Gérer un bad run
Savoir gérer un bad run fait partie du bagage technique d’un bon joueur. Comprendre les raisons d’une déroute, l’anticiper, pour finalement minorer ses pertes sont autant d’outils indispensables à la sauvegarde d’un bankroll que l’on a patiemment accumulé au fil des jours, des sessions.
Prendre des 2-outers, 3-outers, quand on joue autant de mains, est assez courant. Si la paire d’As gagnait tout le temps cela se saurait, et le poker ne serait pas ce jeu mêlant dextérité technique, adresse d’horloger, et malchance.
Mon bad run à moi, est toujours la conséquence d’une série de malchance insolente. Compte tenu du nombre de mains jouées, cela arrive et c’est bien normal.
Cependant, je n’ai pas encore assez de bouteille pour trouver cela normal. Par contre, j’ai juste assez de technique pour calculer la proba de la suite de ces horreurs. Et là, c’est la déraison qui l’emporte. Je ne cherche plus à limiter le pot hors position, à profiter de la position pour éventer un piège. Je deviens un bourrin qui pense que le jeu s’arrête preflop.
Et me voilà accumulant les pertes sur chaque bad beat. De plus, comme je suis un bourrin, quand je suis devant, je ne me fais pas payer.
Aussi, je minimise mes gains et maximise mes pertes. Jusqu’à ce que je me rende compte que je joue comme l’idiot du coin. Et là ce sont mes pertes qui me désespèrent.
Le réveil est difficile. Mais je dois me forcer à raisonner de nouveau pour ne pas perdre pied.
En conclusion, il n’y a pas de recette miracle pour échapper au bad run. La seule manière de minorer ses effets, c’est d’être un très bon joueur, avec de la bouteille relativisant ses pertes tout en continuant à jouer son jeu. Ce bon joueur pourra, le cas échéant, se rendre compte qu’il n’a plus d’edge aux limites jouées et aussi descendre de limite en attendant de progresser pour aborder de nouveau la limite supérieure.
Je ne suis pas ce bon joueur, donc j’ai quelques artifices.
Donc, il ne faudrait pas non plus négliger quelques artifices, qui permettent d’interrompre une dynamique de perte :
Un arrêt momentané, une descente de limite pour faire retomber la pression, une montée de limite pour accroître la pression, modifier ses tables d’engagements (faire du FR à la place du SH), changer de forme de poker pour des jeux à variance moins importante (du stud à la place du holdem) etc …
Voili, voilou, certes que des banalités, mais prendre conscience du bad run pour y trouver une parade est sans doute le pas le plus important vers la rédemption.
En ce qui me concerne, suite à ce maudit dimanche où j’y ai perdu le bénéfice d’au moins 15 jours de labeur, j’ai préféré ne pas jouer lundi matin.
J’ai donc repris les tables le lundi soir pour faire essentiellement du razz. 20 jetons de pris. C’est déjà cela.
Puis après avoir discuté avec Mitche, j’ai fait du Holdem SH en low limit sur PS, en deuxième partie de soirée. Je ne suis pas trop un adepte du SH low limit sur PS. J’ai sur PS une approche différente. Quand je fais du SH, je joue à des limites supérieures NL100, NL200. Le but étant de minorer mes pertes, tout en cherchant le bon client ; et mes sessions sont courtes.
Ce soir là, l’optique était un peu différente : jouer comme un régulier, avec du temps de jeu à table, en NL25, 2 tables.
J’ai l’habitude de jouer de cette façon sur Everest mais pas sur PS. C’est donc une nouveauté pour moi. En mode découverte, je n’ai pas été déçu. Les 3bet sont plus fréquents que sur Everest, l’agression la règle même si elle n’est pas toujours justifiée. Le seul avantage c’est le nombre de tables à disposition. C’est un avantage énorme car la réussite suppose quelque fois de changer de table assez rapidement.
Pour le reste, c’est du Short Handed.
Il y a une différence fondamentale entre le SH et le FR. En FR une bonne culture technique générale suffit pour éviter les pièges. On joue ses mains et la position. Si les cartes ne sont pas avec vous, la session est négative. Et si on force les choses, la session devient très négative.
En SH, même sans les cartes, sauf gros accident, si vous avez un edge, vous devez être positif en général. Car on y joue et/ou les mains, et/ou la position, et/ou les joueurs.
Cependant, le SH nécessite une approche différente du FR. Pour réussir en SH, l’analyse post-mortem est INDISPENSABLE. Pour 1 heure à une table, il faut consacrer ½ heure à analyser ses mains, sous peine de reproduire les mêmes erreurs.
Mais comme je préfère parfaire ma théorie générale et augmenter mon bankroll sans trop de danger (quoique !!), je joue principalement en FR.
Ces généralités abordées, ma session d’hier soir a été satisfaisante avec 20 jetons de gagnés, presque une cave.
Ce matin, j’ai repris le cours normal des choses et par la force des choses la dynamique de la défaite.
En NL50 FR, j’ai commencé par perdre 75 jetons en 150 mains. Un gouffre !! Jeu trop loose, les tirages qui ne rentrent pas, les mauvaises rencontres etc …. Pour pallier le défaut de jouer trop loose, j’ai modifié mon approche en allant faire mon job en NL100 FR.
J’ai pensé qu’avec la pression financière plus importante, je serais plus tight. A aucun moment, j’ai pensé monter de limite pour récupérer mes pertes. J’ai assez de bouteille pour savoir que cela serait la meilleure façon de creuser mon déficit.
En 150 mains j’ai repris une vingtaine de jetons, mais surtout j’ai retrouvé un jeu plus solide, et le bouton fold plus accessible.
300 mains plus tard à mes limites NL50 FR, je redeviens globalement positif sur l‘ensemble des sessions matinales avec un gain de 7 jetons.
Bad run et variance sont les 2 mamelles de la bête qui m’empêche de retrouver mon niveau de bankroll de 2008. Mais je ne désespère pas, je m’accroche et je finirai bien par y arriver. Non mais !!!
Et si je réussissais enfin une perf sur un mtt, par exemple le 30$ du dimanche matin.
Pour finir ce post, un GL à Voj pour sa nouvelle trajectoire. Je ne le connais pas très bien voire très peu, je sais qu’il ne lira jamais ce post, mais je partage avec lui pas mal de choses (la réussite en moins, bien évidemment) pour me sentir un peu concerné par ses projets.
GL Voj de Marseille.
c’est pas dit que ca t’aide vraiment , pépé , mais pour ma mini experience au poker(nulle en online) , tout ce que je peux dire pour bien prendre les mauvaises periodes c’est la ” zenitude ” .
quand je suis dans une mauvaise periode , je calme mon rythme de jeu , je continue surtout a pas varié mon jeu, je continue a faire confiance en mes lectures ( de jeu , faut pas deconner , je vais pas me mettre a lire des livres de poker quand meme
) et surtout j’ai “appris” a prendre ca bien ( je reconnais que ca a pris du temps et que c’est pas facile ) mais maintenant quand je me prend des 2 ou 3 outs dans la figure ou quand les soirées se suivent et se ressemblent ( tirages qui rentre tjrs en face , jamais pour nous , devant a des kms au flop pour se retrouver derrière a la fin , bref tout ce qu’on connait) , ca ne me fait plus rien car j’ai assimilé le fait que c’est obligé de tourner.
donc petit scarabée a atteint la zenitude sur une table de poker.
bref je suis pas sur que ca t’aide , et en plus j’ai mal au doigt … pas l’habitude de taper autant moi ….aller je retourne mediter …..je vais essayer de pas ronfler pour pas deranger .
A la zénitude, j’y préfère l’hibernation. A ce propos, tu m’as réveillé. Allez, j’y retourne : gros dodo, gros dodo, ….. mouafff, zzzzzz, zzzzzz, zzzzz, zzzzz